Le circuit de Sun Wukong aux Jardins du Loriot.

Plan de création pour SP Page Builder

 

1 - Invitation à découvrir le circuit Sun Wukong

2 - Sun Wukong et Dragon Ball

3 -  1ère étape : Comment Sun Wukong retrouve le  Dragon qui a mangé le cheval de Tripitaka ? (Station xx)

4 - 2e étape : Les pouvoirs magiques de Guanyin (Station yy)

5 - 3e étape : Scène des  pélerins Immortels en route vers l'Etrême Ouest (station zz)
- Le personnage principal : Sun Wukong, le roi-singe
- Le maître Tripitaka
- Le Cheval du Maître
- Porcet, le Cochon à forme humaine
- Sablon le porteur de bagages.

6 - Quelques informations sur le  roman "Pelerinage vers l'ouest".

7 - Decouverte de  quelques scènes de Pélerinage vers l'Ouest.

8 - Compléments

- Le voyage des statues de Chine aux Jardins du Loriot
- Lettre de Voyage de Sun Wukong à son ami Loriot.
- Comment utiliser Le Pélerinage vers l'Ouest à des fins pédagoqiques ?

 

En lire plus

SUBHUTI (ou Subhodi) - Le maître initial de Sun Wukong

Les personnages de Pèlerinage vers l'Ouest  - Personnages secondaires

SunWukongJDLExtrait d'un séquence d'un studio chinois produisant des films pour enfants sur Journey To The West.

L'auteur de Voyage vers l'Ouest (Xiyouji) Wu Cheng'en  fait apparaître au  début roman le sage Subhodi, un vieux maître d'éducation spirituelle et  d'arts martiaux. Celui-ci va transmettre à Singet les secrets de la longévité divine, des pouvoirs magiques et bien-sûr les arts martiaux qui vont lui permettre de réaliser des exploits extraordinaires tout au long d'un voyage semé d'embûches.

Quelle est l'origine du personnage Subhûti (ou Subhodi) ?

 Subhodhi est le terme couramment utilisé dans le roman chinois et dans les versiSubhutidiamondsutra10Extrait d'une gravure sur bois imprimée vers 868 dans une édition du Sutra du Diamant. Subhûti demande à Bouddha comment les bodhisattvas peuvent atteindre l'illumination. « Au milieu de la grande foule, l'ancien Subhūti se leva de son siège, dénuda son épaule droite et posa son genou droit sur le sol. Les mains jointes en signe de respect, Subhûti s'adressa au Bouddha... » ons anglaises. Plus rarement le terme bhûti  qui signifie « bien-être » en sanskrit, puti en chinois et  Subhûti sont utilisés dans la version chinoise. Il est possible d'entrevoir que l'auteur se soit amusé à translittérer le terme Subhûti en Subhodi (bodhi = éveil ou illumination) en faisant un jeu de mots ou manière de souligner que le sage a atteint la bouddhéité.  André Lévy, traducteur en français de Pérégrination vers l'Ouest utilise systématiquement le nom Subhûti, car il considère que le terme Subhodi peut être  une transcription erronée. Ce choix est aussi conforté par le fait que le personnage du patriarche est directement inspiré du second disciple du Bouddha historique (après Ananda).

En témoigne  l'iconographie qui va illustrer les étapes successives de l'écriture du roman au fil des siècles. En témoigne ce détail du vieux Subhûti (ou Subhûti de longue vie), tiré du célèbre Sutra du diamant de Dunhuang (Vajracchedikā Prajñāpāramitā Sūtra), le premier livre imprimé vers 868 connu à ce jour pour être parvenu complet. 


SubhutiEnEntierGravure entière représentant Subhûti dialoguant avec Bouddha au milieu d'une grande foule humaine et de deux créatures animales.

L'édition standard de 1592 du Voyage vers l'Ouest a été publiée  avec une série de gravures sur bois. Au chapitre 2, deux  d'entre elles représentent la scène de la rencontre initiale entre Subhûti et le Roi des Singes. Celui qui va prendre nom de Sun Wukong se prosterne devant le  patriarche qui a une attitude très hiératique (=avec une solennité rituelle) conforme à l'image de son maître Bouddha.

SubhutiVVOEditOrigLe patriarche est représenté sous les traits d'un maître tenant un éventail de palais, assis sur une chaise ornée. Il est coiffé d'un bonnet guan et son visage est aimable, avec des moustaches aériennes et des oreilles à grand lobe qui rappellent celles de Çakyamuni ayant renoncé aux richesses (dans sa jeunesse princière il portait de lourds pendentifs en guise de boucles d'oreille !)

Dans l'histoire bouddhiste, Subhûti est un des très proches disciples du Bouddha historique car il est celui qui a le mieux compris le concept bouddhique de « vacuité » (vide).

Outre cet héritage historique, pour sa contemplation de la vacuité, et sa bienveillance faisant de lui un modèle bouddhiste, Subhûti peut être considéré comme un bodhisattva. (Le terme sanskrit bodhisattva désigne des êtres (sattva), humains ou divins, qui ont atteint l'état d'éveil (bodhi). Le bouddhisme du « Grand Véhicule » (Mahāyāna), enseigne que les boddhisattvas retardent, par compassion pour leurs semblables, leur entrée dans le nirvāṇa et veillent sur les êtres humains ). Tout comme Guanying, le patriarche a une influence déterminante sur le déroulement de la Pérégrination vers l'Ouest car il lui transmet non seulement une éducation spirituelle en lien avec la nature de  mission confiée à Tripitaka mais aussi l'arme mentalement en lui inculquant la force de la volonté face aux difficultés qu'il rencontrera tout au long du voyage vers l'Ouest.

Toujours est-il que l'auteur du roman Wu Cheng'en a sans ambiguïté renforcé la filiation spirituelle entre le proche disciple de Bouddha et le Patriarche de la Grotte des 3 étoiles à l'occasion d'une mise en scène mémorable au cours de laquelle Subhûti attribueà Sun Wukong le nom religieux de « Conscient-de-la-Vacuité ».

Dans quelles circonstances apparaît Subhûti dans le roman ?

Subhûti est présenté par son nom vers la fin du premier chapitre, lorsqu'un bûcheron parle du patriarche au Beau Roi des Singes et de l'emplacement de sa résidence  dans la montagne de la Terrasse-des-Dieux d'un pouce carré. Le patriarche Subhûti séjourne dans la grotte de la Lune Descendante et des Trois Etoiles. Il apprend que le patriarche a déjà formé d'innombrables disciples et qu'il y a actuellement « trente ou quarante personnes » en cours d'études (Levy, 1991, vol. 1, p. 23). Après un rapide échange avec un garçon immortel à la porte d'entrée,le Beau Singe Roi est conduit dans une salle où Subhûti donne une conférence à un groupe d' immortels de rang inférieur. Le patriarche lui demande son nom et l'endroit où il habite, mais il s'énerve car il croit que Singet ment au sujet de son voyage de dix ans à travers le monde. Cependant, après avoir été assuré de la vérité et avoir entendu parler de la naissance miraculeuse de la pierre, Subhûti accepte officiellement le primate comme disciple.

Comment Subhûti est-il décrit  ?

Le romancier Wu Cheng'en ne décrit jamais explicitement les traits de caractère ou son apparence physique. Le personnage est aniconique (=sans représentation figurative).

A son arrivée dans les Pelerinage1 0Illustration de Chen Huiguan - édition chinoise de Pèleringage vers l'Ouest - Singet et son maître initial Subhuti. Secrétement il lui sussure les secret de l'immortalité !profondeurs de la grotte où réside le patriarche, Singet aboutit devant l'estrade de jaspe où siège solennellement Subhûti, entouré en contrebas d'une trentaine d' élèves. Il ne manque pas d'être impressionné par sa présence majestueuse au point de se prosterner et de frapper le sol de son front un nombre incalculable de fois.

Dans un poème (A. Levy p. 25) du premier chapitre, le patriarche est magnifié ainsi :

L'immaculé immortel d'or du Grand Eveil,
Subhûti, de l'Occident, cette merveille,
Par delà la mort et la naissance,
Le Double Trois en action , sans défaillance,
Le souffle de l'esprit emplis de compassion,
Vide et changeante, libre et spontanée,
Sa nature de Bouddha peut tout faire !
Il a l'âge, la force, la majesté du Ciel,
Le grand Maître de la Loi, l'esprit éclairé.

Alors que les descriptions très imagées de  Sun Wukong, de son futur maître Tang Sanzang et de ses autres disciples jalonnent le roman,  tant dans leurs apparences physiques que dans leurs traits de personnalité, l'évocation de Subhûti reste désincarnée, à l'instar des disciples du Bouddha historique. Il est élevé au rang d'une divinité. L'imagination du lecteur est mise à contribution pour représenter le personnage. Notre imaginaire se raccroche probablement aux  traits de caractère austères  implicitement  mis en évidence dans les chapitres 1 et 2 du roman : Subhûti est vite impatient, il peut s'emporter (ses colères seraient légendaires et sont bien soulignées dans certains textes Mahayana), être critique et ironique tout en restant bienveillant  : « Il faut avouer que tu n'es pas beau, mais enfin tu ressembles à un singe qui se nourrit de pignons. »

L'absence d'apparence corporelle de Subhûti  conforte la sainteté du personnage influencé par l'histoire de la vie de Bouddha et de ses disciples. Elle est en harmonie avec la description paradisiaque de la montagne où il réside.

La maison de Subûthi est située dans un lieu dont le nom littéral est « Grotte de la lune inclinée et des trois étoiles sur la tour de l'esprit et la montagne du pouce carré ».

Description paradisiaque de la montagne du patriarche

Le roman évoque la beauté de la montagne alors que Singet traverse une forêt pour se rendre à l'entrée de l'école :

Palette colorée de brumes et nuées,
Du soleil et de la lune reflets mordorés :
Mille cyprès, dix mille bambous élancés !
Les vieux cyprès peingent en vers la moitié
De l'espace. Les bambous noyés de brume
Teintent de bleu le ravin entier qui fume.
A l'entrée fleurs rares étendent tapis de brocart.
Près du pont comme l'herbe de jaspe parfume !
Aux rebords en saillie posse le lichen bleu.
Les mousses vert jade préfèrent le bord des cieux.
La grue de l'immortel fait entendre son cri,
Parfois d'élèvent les phénix, ailes unies.
Le cri de la grue monte jusqu'à l'emyrée,
L'aile du phénix colore mille nuées.
Le gibbon noir, le cerf blanc se laissent entrevoir,
Le lion et l'éléphant suivent leur bon vouloir.
Contemple en détail cette terre bénie :
Ne vaut-elle pas mieux que le paradis ?

André Lévy, 1991, vol. 1, pp. 23-24

Une terre bénie [Fudi, 福地] à voir en esprit :
Elle a la véritable apparence du Paradis.

(Wu & Yu, 2012, vol. 1, pp. 112-113)

Les noms de la grotte et de la montagne font référence par 3 fois au concept philosophique du « cœur-esprit » (xin, 心), le centre de l'intellect spirituel.
Caractère chinois coeurLe caractère chinois désignant le coeur-esprit (xin) ressemble graphiquement à un croissant de lune surmonté de trois étoiles.

Le nom de la résidence montagnarde du patriarche est probablement influencé par des concepts alchimiques taoïstes et philosophiques bouddhistes. Cela est conforté à deux reprises dans le roman. Au chapitre 17, Singet fait face à un monstre du Mont et de la Grotte Vent-Noir, lequel l'interroge sur ses pouvoirs divins. Il lui déclame son histoire de vie. Après l'enfance,

Je suis sorti du cycle de la mort impure.
D'un coeur sincère je suis allé vers la Voie,
Sur le mont Lingtai cueillant les simples du moi.
En cette montgne vivait un immortel ;
Dix-huit mille ans était son âge réel.
Je le priai de me prendre comme novice
Et de me guider sur la voie de longue vie

A Levy, Pélerinage vers l'Ouest,  Vol 1, p. 328

Au chapitre 67, à un vieillard claudiquant et déblatérant se montre réticent à héberger pour la nuit l'équipe des pélerins vu la tête de Singet. Alors par delà les apparence,  Singet se présente en rappellant  encore sa rencontre avec le patriarche, sans le nommer, en faisant une allusion discretement alchimique à son lieu de résidence (coeur-esprit = Mont de la lune penchée et des 3 étoiles cf. plus haut)

"Mes ancêtres sont du continent de l'Est,
Au mont de Fleurs et Fruits en ma jeunesse,
Auprès d'un maître de l'âme et du coeur,
J'ai appris les arts martiaux dans leur ampleur,
...."
A. Levy, Pélerinage vers l'Ouest, Vol 2, p. 317

Pour aller plus loin dans ce sens, il est intéressant de s'interroger sur la localisation de cette montagne divine dans la cosmologie bouddhiste.

Le Mont de la Lune penchée dans la cosmologie bouddhiste

Caverne des 3 Etoiles10cmExtrait de la carte établie par les Editions Fei (en français) pour représenter les Etapes mythiques du "Voyage Vers l'Ouest".

L'emplacement de cette montagne est révélé lors de la première conversation entre Singet et Subhûti. Après avoir entendu parler des voyages de Sun, le patriarche demande :
"Comment se fait-il que vous mentionniez le continent Purvavideha de l'Est ? Deux grands océans et toute la région du continent méridional de Jambudvipa séparent cet endroit du mien. Comment avez-vous pu arriver jusqu'ici ? (Wu & Yu, 2012, vol. 1, p. 114).

Dans la traduction d'André Lévy, l'allusion à l'Occident se trouve dans le poéme ci-dessus où l'auteur précise  "Subhûti, de l'Occident, cette merveille...." (André Lévy, 1991, vol. 1, p. 25).

L'univers  du Voyage vers l'Ouest est calqué sur la géographie cosmique hindo-bouddhiste qui place 4 continents respectivement  autour des quatre faces  du mont Sumeru, la montagne géante qui est considérée comme le centre du monde (axis mundi du cosmos).

Rappel de 4 continents de la cosmogonie hindo-bouddhiste :

- le continent oriental Pûrvavideha (Sanskrit : « Dépasser le corps »),
- le continent méridional Jambudvîpa (Sanskrit : « Roses-Pommiers » = l'île aux arbres jambu)
- le continent occidental Godaniya (Sanskrit : « Don du le bétail »),
- le continent nord de l'Uttarakuru (Sanskrit : « Son désagréable » kuru toponyme au finfond de l'Himalaya)

Mais il n'y a pas parfaite concordance des orientations de l'univers hindo-bouddhiste et celle de Wu Cheng'en ! L'imaginaire est poussé à son extrême : l'auteur du roman tourne le cadran méteorique (vue du ciel)  d'un quart de tour vers la gauche !!! Alors que la  géographie cosmique indo-bouddhique associe traditionnellement le Jambudvipa méridional à l'Inde, le roman place le « Pays de l'Est » (Dongtu, 東土, c'est-à-dire la Chine) au sein ce continent et associe l'Inde à la Godaniya occidentale.  Il est possible d'en déduire que  la montagne de Subhûti  est située en Inde, terre native du bouddhisme, tandis que le Mont de Fruits et Fleurs de Sun Wukong se situerait en orient. Ce quart de tour  donne tout son sens au titre du roman : Voyage Vers l'Ouest 

Résumé des principaux programmes  de l'Ecole de Subhûti.

Compétences de base

Au début du deuxième chapitre, le patriarche demande à ses étudiants immortels d'enseigner à Singe des tâches domestiques courantes comme aller chercher du bois et de l'eau, s'occuper du jardin, semer des fleurs, couper des branches d'arbres  et nettoyer le terrain du monastère. Les élèves de Subhûti ont aussi pour consigne de lui donner des leçons sur le langage humain et la politesse, la calligraphie, la lecture des Écritures et des procédures rituelles mineures comme la combustion de l'encens.

Sur la voie de l'immortalité

Sept ans plus tard, Subûthi remarque que Sun saute dans tous les sens, d'un pied à l'autre, se contortionnant  pendant que tout en  écoutant  son cours. Il propose ensuite à Singet de lui enseigner un certain nombre de techniques, mais ce dernier refuse à plusieurs reprises car il doute qu'elles lui  permettront pas d'accéder à l'immortalité. Ce refus contrarie le patriarche, qui frappe Sun trois fois sur la tête avec une règle, puis s'en va les mains dans le dos. Ses frères religieux aînés le réprimandent pour avoir irrité leur maître, mais, grâce à son intelligence spirituelle, Sun sait que ce reproche était en fait un code secret. Il entre ensuite dans la chambre du patriarche à la troisième montre (trois coups) en utilisant une porte dérobée (mains derrière le dos), et c'est là que le maître révèle le secret de l'immortalité dans un poème fleuri.

Enoncés ainsi , à brûle-pourpoint, par le maître, les programmes ne sont pas appréciés par Sun Wukong. Il  se montre réticent car il ne comprend rien à tout ce galimatias de comères.

Le maître s'impatiente devant la réticence du « sacré macaque ». Alors il s'approche de Singet, règle en main et lui en frappe la tête par 3 fois puis, croisant les mains dans le dos, quitte la salle d'enseignement. De façon codée, Subhûti vient  d'inviter son nouvel élève à lui transmettre la Voie dans un lieu secret.

Nuitamment, Conscient-de-la-Vacuité arrive chez le maître : « Puisque tu as compris mes indications cachées, approche, écoute attentivement, je vais t'enseigner la sublime voie de longue vie » (André Lévy, Pélerinage vers l'Ouest, T1, page 35). Outre les secrets de l'immortalité, Subhûti va livrer à Singet qui n'est pas une personne ordinaire pas plus qu'un simple singe, plusieurs séries de formules orales qui lui permettront de se transformer en une autre personne, un autre animal ou un objet.

L'apprentissage des transformations

Après que Singet a réussi à atteindre la vie éternelle trois ans plus tard, le patriarche lui enseigne les 72 transformations afin d'échapper au châtiment envoyé par le ciel et destiné à le détruire. Il lui enseigne également le saut de nuage, une méthode de vol ultra-rapide. Les frères religieux de Sun sont émerveillés par ses exploits et lui demandent de montrer son pouvoir de transformation en se changeant en pin (voir chapitre 2 et visionner de façon récréative la vidéo se trouvant en fin d'article !). Les applaudissements qui s'ensuivent troublent fortement Subhûti, qui renvoie les autres avant de réprimander et d'expulser son disciple sous prétexte de sauver la vie de Singet de ceux qui voudraient lui faire du mal pour apprendre ses secrets célestes. Mais avant que Sun n'ait pu partir, son maître le menace de tourments éternels dans le monde souterrain s'il révèle que le patriarche a été son précepteur. Singet promet de ne jamais prononcer son nom. C'est la dernière fois que l'on "voit" Subhûti dans l'histoire, mais il y est fait référence à deux autres reprises (chapitre 17 et 67 ci-dessus évoqués).

Il s'agit des 72 transformations de la « Multitude des tueurs terrestres » et des 36 transformation de la « Multitude des redresseurs célestes ».

Sans tarder Sun Wukong ne va pas manquer de mettre les leçons de Subhûti en application et d'étonner ses condisciples. Le néophyte relève le défi de se transformer en arbre. Il se met à prononcer des formules de mise en route, puis après une secousse, voilà Sun Wukong transformé en pin !

L'apprentissage des compétences spirituelles

Dans le champ des  compétences spirituelles, Subhûti suggère à Sun d'acquérir 4 groupes de compétences (ou Portes Latérales) parmi un ensemble 360 portes secondaires pour entrer dans la Voie et atteindre le juste fruit = l'éveil.

Une porte comprend l'apprentissage de pratiques divinatoires (manier la planchette, manipulée les tiges d'achillée, comment éviter le mal et aller vers le bonheur.

Une seconde consiste à appréhender les différents courants de pensées des diverses école (confucianisme, bouddhisme, taoïsme.... et à lire les Écritures de Bouddha ou de Saints.

Un troisième porte qui est celle l'apprentissage  du silence de la méditation, de la pratique végétarienne.

Enfin la quatrième porte,  « la  Porte secondaire du Mouvement » permet de pratiquer l'agir et le faire, aspirer le Yin pour renforcer le Yang, bander l'arc et tendre l'arbalète (méthaphore) et autres pratiques sexuelles visant à transformer la semence en énergie qi, préparer des décoctions selon les recettes, expérimenter de formules alchimiques, brûler des joncs et forger des chaudrons... boire du lait de la mariée et autres choses du même genre.

En consultant l'article SINGET (Sun Wukong) - Ses qualités, ses compétences et ses pouvoirs. il est possible d'entrevoir le socle des compétences acquises auprès de son premier maître Subhûti. Mais aussi celles qui sont "tranformées" au cours des expériences rencontrées par Sun Wukong tout au long du parcours initiatique vers l'Occident pur !

Sources utilisées pour rédiger  cet article :

Jim R. McClanahan, The Patriarch Subodhi, Sun Wukong's First Master. JourneytothewestResearch.
André Lévy, traduction de Xiyouji, Wu Cheng'en, Pérégrination vers l'Ouest, Gallimard, Bibliothèque de la Pléïade, 1991, T1 et T2 (PVO).

 

Récréation

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Bataille entre Erlang et Sun Wukong à l'occasion de laquelle Sun opére des Transformations . Extrait tiré du film d'animation  de Wan Lai-ming produit par les Studios de Shanghai 1961-1965, diffusé en français sous le titre "Le Roi des Singes". Erlang, Seigneur celeste, dieu de la guerre et neveu de l'empereur de Jade dispose également de pouvoirs de transformation... La situation est difficile pour Sun.

JC maj 15/09/2024

SINGET (Sun Wukong) - Ses qualités, ses compétences et ses pouvoirs.

Les personnages de Pèlerinage vers l'Ouest  - Personnages principaux

SunWukongJDLSinget - Sun Wukong - lors de son arrivée aux Jardins du Loriot avec ses compères le 6 juin 2024.

Sun Wukong
Ses capacités, ses compétences et pouvoirs

A l’occasion de la sortie d’un nouveau jeu video en août 2024 sur Sun Wukong (Black Myth : Wukong), un sinologue spécialiste de "Voyage vers l’Ouest" (Xiyouji, 西遊記, 1592) mais se présentant comme  fan de ce roman,  vient de mettre à jour sur son site  Journey to the West Research le répertoire des talents, des pouvoirs magiques et des autres compétences de Singet. A cette occasion, Jim R. McClanahan voudrait  inciter d’autres auteurs à imaginer et créer de nouvelles  fictions à partir de la personnalité et autres talents du Roi des Singe.

Sun Wukong est une formidable source d’inspiration, y compris chez les chinois, pour les écrivains, les auteurs de bandes dessinées, de vidéos et jeux vidéo. D'une certaine manière, ils contribuent à faire  découvrir aisément un des plus grands romans chinois.

Ce pourrait être ainsi le projet d’une de mes petites filles, Satya, actuellement en classe préparant au métier de dessinatrice. Elle dessine des mangas et s’adonne à l’écriture de récits.

Nous avons modifié légèrement son texte à propos du  classement des items, rajouté des illustrations, puis 2 ou 3 talents in fine !  JC

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Pelerinage1 0Illustration de Chen Huiguan - édition chinoise de Pèleringage vers l'Ouest - Singet et son maître initial Subhut. Il lui a despensé une formation de qualité.

Sun Wukong, reflet de l'esprit humain
 

Sun Wukong (孫悟空) (pinyin : sūnwùkōng) est le nom donné à ce personnage par son maître, Subhuti, dont la dernière partie signifie Conscient de la vacuité ; il est souvent appelé le "Roi des singes" dans le fameux roman Voyage vers l'Ouest incarne bien l'esprit humain dans tout sa diversité.

 

Aperçu de ses pouvoirs d'Immortalité

Il existe deux types d'immortalité. Les premières sont obtenues avant ou pendant le voyage :

    Exercices de respiration spirituelle (ch. 2)
    Effacer son nom des registres de l'enfer (ch. 3)
    Boire du vin d'immortalité (ch. 4 & 5)
    Manger des pêches d’Immortalité (ch. 5)
    Avaler des pilules d'élixir (ch. 5 et 17)
    Manger des fruits de ginseng (ch. 24)

Les deuxièmes sont obtenues à la fin du voyage, lorsqu'ils atteignent la terre bénie de Bouddha :

  • Manger de la nourriture, du thé et des fruits immortels (ch. 98)
  • Atteindre la bouddhéité (ch. 100).

Ses autres pouvoirs magiques

    Pouvoir de démultiplication (地煞數 ; alias "72 changements", 七十二般變化) - Cela lui permet de transformer son corps en tout ce qu'il veut, y compris d'autres swParcheminSinget ne craint plus le feu depuis sa mésaventure dans le four de Laozi, mais il en a gardé une faiblesse et une crainte pour la fumée.figures humanoïdes, des animaux, des insectes, des objets divers et même des bâtiments.
    Voler dans les nuages (騰雲) - Cela lui permet de voyager lentement dans le ciel. Il ne peut le faire qu'une seule fois (chap. 2).
    Faire le saut périlleux dans les nuages (觔/筋斗雲) - Il peut ainsi parcourir 108 000 li (十萬八千里 ; 33 554 mi/54 000 km) en un seul bond. Il en fait la démonstration tout au long du roman.
    Pouvoir de créer un corps au-delà du corps (身外身法 ; ou "la magie de division du corps", 分身法) - Cela lui permet de transformer n'importe lequel de ses 84 000 cheveux en ce qu'il désire, y compris des figures humanoïdes, des animaux, des insectes, des objets divers, et même de la nourriture, de l'argent et des outils. Il s'en sert souvent pour créer une armée de clones tout au long du roman. Il prétend qu'un seul cheveu peut se multiplier par millions et par milliards.
    Magie du déplacement (攝法) - Elle lui permet de transporter des personnes et des objets grâce à un vent rapide et puissant (chap. 2, 3, 62, 71 et 84).
    Dispose d’un souffle puissant (陣風) - Cela lui permet de semer le chaos autour de lui. Il est utilisé pour dissimuler ses activités, attiser les flammes du feu, effrayer les badauds et même tuer en propulsant des rochers (ch. 3, 16, 28, 38, 44, 68, 71, & 95).
    Magie du contrôle de l'eau - La "magie de restriction de l'eau" (閉水法 ; alias "magie de repoussement de l'eau", 避水訣) lui permet d'éloigner l'eau et/ou d'"ouvrir une voie d'eau" (開水道) afin de se rendre dans le royaume aquatique. Et la "magie du renversement des mers et des rivières" (翻江攪海的神通) fait exactement ce qu'on lui a demandé. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Recours à une méthode magique pour façonner le ciel sur la terre (法天像(象)地) - Cela lui permet de prendre une forme monstrueuse de 104 300 pieds/31 800 m de haut. La taille spécifiée à l'origine, 10 000 zhang (萬丈), peut être un nombre métaphorique pour une figure beaucoup, beaucoup plus grande, car Singet  prétend avoir la capacité de remplir l'univers s'il le souhaitait (ch. 14). Il fait preuve de ce pouvoir à plusieurs reprises (chap. 3, 6, 61, 64 et 97).
    Dispose d’une force hors du commun - Elle lui permet de manier avec aisance son bâton de fer de 13 500 cartouches (一萬三千五百斤 ; 17 559.81 lbs/7 965 kg), de dominer ses adversaires et d'effrayer les humains grossiers. Il en fait preuve tout au long du roman. Son plus grand exploit consiste à porter deux montagnes sur ses épaules tout en courant à toute vitesse (ch. 33).
    Il sait voyager dans les cieux  - Cela lui permet de trouver et d'entrer dans le royaume céleste à partir de n'importe laquelle des quatre portes cardinales. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Peut produire des  nuages - Cela lui permet de respirer des nuages et du brouillard pendant les combats. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Pouvoir transformiste, exemple se transforme en une créature à trois têtes et six bras (三頭六臂) – don d’ubiquité, lui permet de combattre une myriade d'adversaires sur tous les fronts (ch. 4, 7, 31, 40 et 81).    Multiplication du bâton - Cela lui permet de multiplier son bâton magique pour sa forme de guerre, d'armer ses clones, ou de bombarder ses adversaires d'une pluie de centaines de milliers, voire de millions d'armes. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Magie de dissimulation du corps (隱身法) - Elle lui permet de devenir invisible aux yeux des humains et même des dieux et des esprits (ch. 5, 6, 24, 49, 63, 68, & 71).  
   Magie d'immobilisation (定身法) - Elle lui permet de figer les humains, les dieux et les esprits sur place pendant une journée entière (ch. 5, 39, 88, & 97).
    Pouvoir de se rendre invulnérable - Sa tête et son corps en adamantine sont capables de résister aux dommages causés par les armes et les éléments célestes. Il en fait preuve tout au long du roman.
    TeteSWyeuxDorésAcuité visuelle et extralucide (火眼金睛) - Lui permet de voir jusqu'à 1 000 li (千里 ; 310,7 mi/500 km) le jour et de 300 à 500 li (夜裡也還看三五百里 ; 93,20 à 155,34 mi/150 à 250 km) la nuit. Il lui permet également de voir à travers les déguisements magiques et les illusions des dieux et des esprits. Mais cela ne fonctionne pas toujours. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Dispose d’un pouvoir sur les chevaux - Ce pouvoir lui permet de commander les chevaux célestes et terrestres (ch. 14 et 56). Ce pouvoir est basé sur son ancienne position de gardien des chevaux célestes, ce qui fait de lui la divinité des équidés dans l'univers du Voyage Vers l’Ouest.
    Sait dompter les tigres - Les grands félins terrestres se recroquevillent immédiatement en sa présence (ch. 14). Cela ne semble pas inclure les esprits tigres.
    Se servir des trois cheveux salvateurs offerts par Guanyin (三根救命的毫毛) - Il s'agit de trois feuilles de saule transformées en cheveux dont Guanyin lui a fait cadeau et qui lui permettent de faire ce qu'il veut dans l'exercice de ses fonctions de gardien de Tripitaka (ch. 15, 63, & 75). Le roman les différencie des poils qui dépassent le corps.
    Peut s’abstenir de dormir - On le voit une fois (ch. 16) conserver son énergie d’Immortel en méditant plutôt qu'en dormant, bien qu'il soit décrit comme se reposant dans de nombreux chapitres. Il affirme que le fait de ne pas dormir pendant près de trois ans ne le dérangerait même pas (ch. 25).
    Pouvoir d’Imitation vocale - Ce pouvoir lui permet de copier exactement la voix de n'importe quel personnage en qui il se transforme. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Pouvoir d’imitation des cris - Cela lui permet de faire fuir les animaux féroces et d'intimider les humains (ch. 27, 65, & 93).
    Peut devenir ventriloque - Cela lui permet de communiquer sans tête. Sa voix semble être projetée de l'intérieur de son corps (ch. 46).
    Dispose d’un super odorat - Cela lui permet de détecter et même de traquer les animaux dangereux et les mauvais esprits (ch. 20, 41, 67, & 91).   
    Magie de la préemption (拿/手法 ; "tour de main") - Ce pouvoir lui permet d'attraper magiquement de grandes quantités de personnages et de biens d'une seule main (ch. 62 & 89). Elle est également décrite de manière ambiguë comme une technique d'arts martiaux surpuissante qui lui permet d'attraper et de tordre un adversaire beaucoup plus grand que lui si fort qu'il se retourne (ch. 18).
    Peut saisir le vent (抓風) - Cette technique lui permet de saisir le vent comme un objet animé. Il le fait une fois pour sentir la brise (ch. 20).
    Pouvoir de manipulation de la taille - Cela lui permet de rétrécir ou de grandir son corps selon ses besoins. Il faut différencier cette méthode de la "méthode magique pour modeler le paradis sur terre" parce qu'il ne s'agit pas d'une transformation grandiose comme cette dernière. Une des plus petites transformations est une cigale (蟭蟟蟲), qui est peut-être une coquille pour "蟭螟蟲", un insecte aquatique de la littérature taoïste dont on dit qu'il est si petit qu'il peut se rassembler dans les sourcils d'un moustique (cela fait penser à certains récits du Jataka). A propos de moustique il sait aussi se transformer en moustique (voir sa manière de sortir de prison au chapitre 97).
    Sait invoquer les dieux -  Les dieux locaux du sol et des montagnes, les dieux bouddhistes chargés de protéger le moine Tang, ainsi que les rois-dragons des océans du monde entier. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Sait  utiliser son souffle d'Immortel (仙氣) - Ce souffle lui permet de transformer ses cheveux, son bâton et d'autres objets inanimés en ce qu'il veut, ainsi que de guérir de graves blessures, de manipuler les âmes et d'aider à accorder aux humains une force et une longévité divines. Il en fait preuve tout au long du roman.
    Pouvoir de transmutation Corps-esprit (真身出一個神 ;  "magie de l'esprit quittant le corps", 出神的手段) - Cela lui permet de transformer son corps en une forme astrale afin de quitter un endroit sans se faire remarquer (ch. 25, 45, 77, & 85). Ce pouvoir est souvent utilisé en tandem avec un corps de leurre transformé en cheveux.
    Sait  déverouiller les serrures (解鎖法) -avec son bâton ou sa main (ch. 25, 52, 61, 71, 92, & 99).
    Sait faire appel  à des insectes somnifères (瞌睡蟲兒 ; alias "insectes démons du sommeil, 睡魔蟲" - Ces insectes lui permettent de neutraliser les humains, les dieux et les esprits. Ils auraient été gagnés auprès d'un gardien céleste lors d'un jeu de devinettes (chap. 25 et 77). Le roman les différencie des insectes qu'il fabrique avec "le corps au-delà du corps". Magie de transformation du sang - Elle lui permet de créer des leurres parlants et mobiles à partir d'objets inanimés. Il les crée en prononçant un sort, en se mordant la langue et en crachant le sang qui en résulte sur les objets choisis (chap. 25 et 46).
     A le pouvoir de réduire la dimension du sol (縮地法 ; "magie de raccourcissement du sol et de déplacement de la montagne", 移山縮地之法) - Cela lui permet de transporter des gens sur de grandes distances en contractant la terre devant eux (ch. 31 & 40).Annulation de la magie - Cela lui permet d'annuler l'illusion d'un esprit en prononçant un sort et en crachant de l'eau (ch. 31).Communication secrète - Permet d'entrer en contact avec les dieux sans que personne ne s'en aperçoive (chap. 33 & 37).
    A le pouvoir d'évitement du feu (避火訣) - Permet d'éviter le feu (ch. 35, 41, & 75).
    A le pouvoir de faire des grands bonds - Cela lui permet de sauter par-dessus un mur de la ville (chap. 38).
    Il peut devenir invulnérabilité - Cela lui permet de désactiver la dureté de son corps afin de se mutiler pour le plaisir (chap. 46 & 79). Survivre à des blessures mortelles - Cela lui permet de survivre après s'être fait couper la tête et arracher les intestins et le cœur (ch. 46 & 79).
    Peut remembrer des parties du corps - Cela lui permet d'ordonner aux parties de son corps de revenir si elles sont séparées de lui. Cependant, cela ne fonctionne pas si les dieux les maintiennent au sol (ch. 46).
    Peut faire repousser une tête - Cela lui permet de faire repousser sa tête si elle est séparée de son corps (ch. 46). Sha Wujing suggère que notre héros possède 72 têtes car il connaît les 72 transformations (他有七十二般變化,就有七十二個頭哩。).
    Pouvoir de  guérison totale - Cela lui permet de guérir de blessures graves sans aucune séquelle. (ch. 46).
    Capacité d'interpréter la destinée - Cela lui permet de savoir ce que l'univers réserve à certains personnages, en particulier Tripitaka (ch. 47, 81, 97, & 99).
    Utiliser une barrière magique de protection - Elle lui permet de protéger les gens en traçant un cercle autour d'eux avec son bâton (ch. 50). 
    Faire étape sur  des Nuages de Halte (留雲) - Cela lui permet d'arrêter sa course dans le ciel après avoir été soufflé par l'éventail magique de la princesse Iron Fan (ch. 59).
    Devenir immobile grâce à l'élixir (定風丹) - La pillule  lui permet de devenir un objet inamovible. L’élixir a été déposé dans le col de sa robe par une bodhisattva, maisSWdsNuages il l'avale ensuite accidentellement, et son corps en est fortifié (ch. 59 & 61).
    Magie incantatoire - Elle lui permet d'invoquer la pluie afin d'éteindre le feu à un autre endroit, simplement en jetant un gobelet de vin (ch. 70).
    Magie de la démultiplication du corps (分身法) - Elle lui permet de diviser son corps afin de créer des copies de lui-même à l'infini. Dans le roman, il s'agit d'un phénomène distinct (ch. 75) du "corps au-delà du corps", également connu sous ce nom.
    Pouvoir magique d'imitation - Elle lui permet de donner à quelqu'un l'apparence d'une personne différente. Cela implique un sort oral, le souffle immortel et un masque de boue. Il s'en sert pour changer l'apparence de son maître (visage et corps) afin qu'il lui ressemble (ch. 78).
    Utiliser le feu véritable du Samadhi (三昧真火) - Il peut ainsi souffler un feu spirituel (chap. 81).
    Pouvoirs divins - Cela lui permet d'accorder la force divine et la longévité aux humains (ch. 88).
    Pouvoir de voyager dans le monde souterrain - Permet de trouver l'enfer et d'y pénétrer (chap. 97).
    Pouvoir de résurrection - Cela lui permet de ramener quelqu'un d'entre les morts - à condition d'avoir la permission de Ksitigarbha - en récupérant son âme et en la forçant à réintégrer son corps (ch. 97).
    Capacité à mettre son corps en apesanteur - Cela lui permet de marcher avec une grande agilité. Il y parvient après avoir traversé une rivière spirituelle jusqu'à la terre bénie du Bouddha (ch. 98).
    Projeter de l’énergie yang - Cela lui permet de repousser une armée d'esprits yin avec son bâton à la fin du roman (chap. 99).

 Pouvoirs incertains

 Le lecteur est libre de décider s'il s'agit ou non de pouvoirs.

    Rayons oculaires - Ils jaillissent de ses yeux peu après sa naissance. Ils s'atténuent lorsqu'il mange de la nourriture terrestre (ch. 2).  
    Voix céleste - On dit qu'il a une voix semblable à celle des cloches et des carillons de pierre (ch. 4).
    Peut atteindre une vitesse météorique  - On dit qu'il court comme un météore pour rattraper Tripitaka (飛星來趕師父) en portant deux montagnes (ch. 33). Il s'agit peut-être d'une hyperbole, car son maître n'est pas si loin devant lui.

 Pouvoirs revendiqués

 
Il s'agit de capacités qui ne sont jamais démontrées :

    Pouvoir de ne pas faire d'ombre - Il prétend ne pas projeter d'ombre en passant devant le soleil et la lune (ch. 3).
    Passer à travers le métal et la roche - Il prétend pouvoir traverser le métal et la roche sans encombre (ch. 3).
    Dompter les dragons - Il prétend être capable de dompter les dragons (ch. 14), mais les divers esprits-serpents qu'il rencontre au cours de son voyage ne se recroquevillent pas devant lui comme le font les tigres terrestres (voir n° 19 ci-dessus).
    Dispose d'une super acuité auditive - Il prétend pouvoir entendre ce qui se passe au ciel et en enfer (ch. 31). Mais il est intéressant de noter que son double est montré comme ayant une super ouïe.
    Faire tomber le ciel ou renverser les puits
.   Pouvoir manipuler des corps stellaires - Il prétend pouvoir modifier la trajectoire des étoiles et des planètes (ch. 46). Mais je dois noter qu'il combat et vainc à lui seul les formes anthropomorphiques des neuf planètes lors de sa rébellion (ch. 5). Je laisse au lecteur le soin de décider si cela constitue ou non une modification de leur trajectoire.

Compétences

    Grace à une éducation précoce auprès du maître daoïste Subûthi (chapitre 2) : il peut apprendre des langues, respecter l'étiquette, étudier  des écritures, calligraphier.
    Il sait jardiner, semer des fleurs et tailler des arbres.

    Capacité d’orientation - La capacité de voyager et de trouver des endroits qu'il n'a jamais visités auparavant. Cette capacité se manifeste tout au long du roman.
    Arts martiaux (武藝) - Il connaît différentes armes, et il est même montré comme un boxeur compétent. Il en fait preuve tout au long du roman. Relations sociales cosmiques - Ses voyages en tant que jeune immortel lui ont permis de se lier d'amitié, ou du moins de faire connaissance, avec toutes sortes de dieux et d'esprits dans l'univers bouddhiste et taoïste. Il utilise ces relations à son avantage tout au long du roman.
   Capacité médicales - Il fait preuve d'une connaissance en pharmacologie et en pathologie autant célestes que terrestres. Sait poser un diagnostic en prenant le pouls (de surcroît à distance avec des fils d’or) Les chapitres 68 et 69 en sont la meilleure illustration.
   Sait coudre - Il se montre capable de coudre des vêtements (chapitres 14 et 84).
   Sait définir les traits de personnalité - Il est montré comme familier avec l'art de déduire la personnalité ou l'intelligence de quelqu'un à partir de son apparence, de ses traits de visage.
   Il est adroit de ses mains pour construire - Il prétend être capable de construire une maison pour le moine Tang (ch. 67), et plus tard, il construit un dragon de paille pour qu'une reine puisse le chevaucher (ch. 71).
   Peut deviner le poids d'un objet rien qu'en le tenant dans sa main (ch. 76).

Intelligence

 Certes, Singet  emploie souvent  la force pour arriver à ses fins , mais le roman montre qu'il recourt essentiellement à un certain nombre de qualités mentales ou de tactiques pour vaincre les démons : 

     Il sait :
     se mettre en adéquation avec les situations rencontrées
,

     calculer,
     évaluer les forces de l'ennemi
     tromper l’ennemi
     collecter des informations

      Il possède de bonnes bases de connaissances : pharmacologie et pathologie célestes et terrestres, trésors célestes, classiques, astronomie, philosophie, droit, écritures, démonologie, logique, culture spirituelle et spiritualité, cuisine, types de bois, son et hiérarchie cosmique.
      Il dispose de facilités linguistiques - Il lui suffit d'écouter une conversation pendant quelques instants pour apprendre une nouvelle langue.

Autres capacités de Sun :

     Mémorisation,
     Reconnaissance des formes
     Persuasion
     Planification
     Résolution de problèmes
     Réflexion rapide

     Ruse dans le sens proche de la mêtis, des anciens grec (littéralement « le conseil, la ruse ») il sait définir une stratégie de rapport aux autres et à la nature de la situation. On peut parler de « ruse de l'intelligence ».

Un bon exemple de sa ruse apparaît au chapitre 97. Les quatre moines sont accusés du vol et du meurtre d'un riche laïc qui les avait accueillis pendant un mois. Sun Wukong capture les vrais coupables et rassemble les objets  qu'ils ont volés, mais il est contraint de relâcher les bandits de peur que Tripitaka recourt au sortilège du filet serré pour les tuer. Cependant, les troupes impériales capturent plus tard les pèlerins avec les objets volés, ce qui les fait passer pour coupables. Après que le groupe ait été amené au tribunal, Singet ne voulant pas que son maître soit torturé , demande à subir le supplice du serre-tête et de la corde. Singet avoue par ruse être responsable du vol des objets et être le meutrier du propirétaire..L'interrogatoire est interrompu et les 4 pélerins incarcérés. Dans la nuit, Singet s'échappe de la prison en se transformant en moucheron afin de contribuer à leur libération. Tout d'abord, il imite la voix du laïc assassiné lors de sa veillée funèbre et menace le ciel de châtiment si sa veuve, la personne qui a piégé les moines, ne revient pas sur ses fausses déclarations. Deuxièmement, il imite la voix de l'oncle décédé du magistrat de la ville qui les a emprisonnés et menace à nouveau le ciel de châtiment si le fonctionnaire ne réexamine pas l'affaire. Enfin, à l'aube, il se transforme en un titan devant les magistrats du district et menace de réduire à néant la ville et ses environs en guise de châtiment céleste s'ils ne font pas pression sur leur supérieur pour libérer le groupe. Le matin, Tripitaka, Zhu, Sha et les fonctionnaires se rendent au domicile du laïc, tandis que Sun se rend dans le monde souterrain pour récupérer l'âme de l'homme, à qui le bodhisattva Ksitigarbha a accordé une douzaine d'années de vie supplémentaires. Le singe revient et ramène l'homme à la vie en forçant son âme à entrer dans son corps. Le laïc explique alors qu'il a été assassiné par des bandits qui ont cambriolé son manoir.

Extrait parmi 114 dessins d'un Lianhuanhua relatif au Chapitre 97

{up note= Galerie Sigplus}

Intelligence affective (ajout JC)

    Il sait prendre soin de ses congéres singes : il souhaite leur bonheur et qu'ils deviennent aussi immortels. Il devient leur roi à juste titre.
    Il sait protéger ses condisciples tout le  long du voyage. En dehors des querelles entre "frangins", Singet a de l'estime pour ses  condisciples, et en premier chef  pour son maître Tripitaka. Solidaire, esprit d'équipe.
    Conscient-de-la-Vacuité est totalement insensible aux remarques que son physique simiesque inspire à ses interlocuteurs.
    Sens de la justice. Il est en mesure de (faire) rétablir la vérité et réparer les dommages causés par les vrais coupables et par le mauvais fonctionnement de la justice (chapitre 97). Pour se faire, il utilise la ruse (il avoue être coupable pour épargner son maître de la torture, lui étant invulnérable). Ensuite,  Il se transforme en moustique pour s'échapper de la prison. Il revient en se transformant en titan pour "occuper" le tribunal et ramener le magistrat, (qui au fond est un honnête homme et de bonne formation, mais est indirectement conerné dans l'affaire), sa hiérarchie et les officiers  de la préfecture sur la voie de la justice et de la vérité. Sun, très en colère, contraint par la même occasion les geôliers à restituer les effets subtilisés, les bagages et le cheval dont les pélerins injustement accusés avaient été dépouillés. Après avoir fait libérer ses compagnons, il repart chez le directeur des enfers pour faire ressusciter le propriétaire spolié et occis. Avec en indemnité le prolongement de sa vie terrestre de 12 ans en dédomagement du coup de pied mortel des brigands.
    

En résumé Sun Wukong symbolise bien l'esprit humain dans tous ses aspects les plus élevés, triviaux, sociaux  mais aussi violents.

 

 maj 12/09/2024

   

SABLET (Sha Wujing) - 3e compagnon de Tripitaka

Les personnages de Pèlerinage vers l'Ouest  - Personnages principaux

Sha Wujing  ou Sablet
Ses origines, ses attributs, ses représentations

{up popover=Sablon  en quelques mots} Premier personnage que rencontre la Bodhisattva Guanyin à la recherche de compagnons pour escorter le moine Tang Sanzang (Tripitaka) lors de son voyage jusqu'en Inde. Il contribue à l’équilibre de l’équipe des 3 + 1 premiers acolytes  du moine dans le roman : Sun Wukong, Longwang Sanjun (le dragon cheval blanc que chevauche Sanzang le moine et Zhu Bajie, le cochon à forme humaine. Monstre laid et sanguinaire, Il est chargé de porter les bagages tout au long de l'aventure, c'est aussi un grand allié des condisciples du moine  dans la lutte contre les démons et autres obstacles rencontrés. Il est particulièrement à l’aise dans les sables mouvants et les eaux profondes. Son arme : une lance avec  un croissant d'un côté et avec un hachoir de l'autre. Dans scène aux Jardins du Loriot, l'arme sert aussi de balancier pour porter les bagages.{/up popover}

Sha WujingPortrait de Sablet - Groupe de statues Voyage vers l'Ouest aux Jardins du Loriot (mai 2024)

 
Pelerinage1 0Illustration de Chen Huiguan - édition chinoise de Pèleringage vers l'Ouest - Sanzang devant un frontispice indiquant la Rivière des cieux.

Sha Wujing (chinois simplifié : 沙悟净) pinyin : Shā Wùjìng ; (E.F.E.O.) : Cha Ou Tsing.

Il est le premier personnage que rencontre la Bodhisattva GUANYIN chargée par Bouddha de recruter les compagnons d'escorte du moine Tang Sanzang (TRIPITAKA) chargé d'aller collecter des textes bouddhiste en Inde. Il deviendra le 4e et dernier disciple du moine dans le roman « Voyage vers l'Ouest ». Chargé de porter les bagages tout au long de l'aventure, c'est aussi un grand allié de Sun Wukong (SINGET), Longwang Sanjun (DRAGON CHEVAL-BLANC) et Zhu Bajie (PORCET).

Son histoire
 

Au départ, Officier du Ciel en tant que Général du Rideau Céleste, mais parce qu'il brisa un vase en cristal lors du Banquet annuel des Pêches, il fut puni de plusieurs coups de fouet et banni sur terre sous la forme d'un Ogre des Sables Mouvants nommé simplement SABLE ou SABLON (, Sha). Jadis homme imposant et de belle allure dans son armure d'or, sa déchéance en fera un être ignoble à la longue crinière rousse, aux yeux de feu et à la peau indigo, portant un collier de 9 crânes de morts. Condamné à rester sur terre, il subissait des attaques d'épées venues du ciel, jusqu'à ce que la bodhisattva Guanyin vienne à son secours et lui demande de protéger le moine Tang Sanzang lors de son voyage vers l'Inde en quête des textes sacrés du Bouddha. D'abord adversaire de Sun Wukong et Zhu Bajie qui tentent de traverser sa rivière des sables, il devient lui aussi un disciple sous le nom de Sha Wujing Conscient de la Pureté . Il prendra le nom religieux de Sha Heshang, le Saint Moine des Sables lorsque son nouveau Maître le convertira. Puis à la fin de l'expédition il aura le titre de Jinshen Luohan, le Saint Arhat au Corps d'Or, titre donné par Bouddha en récompense de son dévouement pendant son long périple jusqu'en Inde.

C'est le disciple dont on fait le moins d'éloge dans le roman, pourtant, égal à Zhu Bajie, il assiste souvent courageusement ses "frères" contre les dangers qui les menacent. Pendant le voyage, c'est lui qui sera chargé de porter les bagages ; Zhu Bajie aime à le titiller comme le fait pour lui Sun Wukong, mais dans l'ensemble, les 3 disciples s'entendent et se respectent.

Ses attributs et sa lance magique 

Jadis homme imposant et de belle allure dans son armure d'or, sa déchéance en fera un être ignoble : longue crinière rousse, aux yeux étincelants, peau bleue-indigo, portant un collier de 9 crânes de morts, bouche large comme une bassine de sang et les dents comme un râtelier clouté. Il mesurerait 2 toises et serait large de 3 coudées (soit 20 pieds, environ 6 m et 1,50 m de large). Condamné à rester sur terre, il subissait des attaques d'épées venues du ciel, jusqu'à ce que la bodhisattva Guanyin vienne à son secours et lui demande de protéger le moine Sanzang lors de son voyage vers l'Inde en quête des textes sacrés du Bouddha. Pendant le voyage, c'est lui qui sera chargé de porter les bagages ; Zhu Bajie (豬八戒) aime à le titiller comme le fait pour lui, Sun Wukong , mais dans l'ensemble, les 3 disciples s'entendent et se respectent.

Tandis que Zhu Bajie possède un râteau à 9 dents et que Sun Wukong manie son bâton cerclé d'or, Sha Wujing possède une crosse très solide, forgée par les dieux et remis l'Empereur de Jade (Yudi -玉帝) en personne quand il fut nommé "Capitaine". Cette arme, comme celle de Singet, est capable de rétrécir et de s'allonger à volonté. Son utilisateur l' appelle Bâton Terrasseur de Démons. Elle est très caractéristique : c'est une lance à deux côtés, l'un en forme de croissant, l'autre en hachoir. Elle n'a pas uniquement une fonction guerrière, elle lui sert aussi à porter les bagages !

Autres illustrations

 TripitakaPage84Tripitaka et son cheval. Gravure d'une édition japonaise du XIXe siècle reproduite dans "Pélérinage vers l'Ouest" aux Editions 2024 page 87.
 

 à mettre à jour

Personnages  en relation : Le Moine Tripitaka, Singet dit Sun Wukong, Sablon dit Sha Zeng, la Bodhisattva Guanyin.